Cardamine hérissée : du piquant dans les papilles
Hirsuta signifierait "couvert de poils" en latin.
Hors la cardamine hérissée est glabre (sans poils).
Pour expliquer ce choix nominal, deux hypothèses :
L'aspect touffu de ses feuilles composées que semblent partir en tous sens et qui se redressent à mesure que la plante prend de l'âge,ou ses siliques (fruits) redressées qui offrent une lointaine similitude avec un hérisson et desquelles les graines, si elles sont bien mûres, sont prêtes à bondir au moindre contact.
Dès son apparition, cette délicieuse petite sauvageonne prend la forme d'une rosette (feuilles étalées sur le sol en cercle autour d'un épicentre, d'où part en général, la tige principale de la plante, compensée en dessous par la racine).
Dans son milieu de prédilection, terre riche un peu humide, cette rosette peut bien atteindre 10 cm de circonférence.
On la trouve donc assez facilement dans les jardins où elle est plutôt abordée comme une mauvaise herbe.
On la récolte en sectionnant la plante juste sous la rosette avec une paire de ciseaux ou une pince coupe-ongle. La frêle racine pivotante de cette annuelle manque d'ancrage quand elle aux prises avec un amateur qui tente de la couper au couteau. En général, on se retrouve avec la plante entière dans la main. Ce qui n'est pas très grave, cette crucifère prolifère.
Mais n'espérez pas en faire tout un plat. Elle peut cependant apporter un peu de piquant dans vos salades. Car là réside peut-être la pointe d'ironie de son patronyme. Le hérisson, c'est surtout dans la bouche qu'il se retrouve à qui sait apprécier cette saveur si soufrée et piquante. N'est pas cousine de la moutarde ou du radis noir pour rien.
Dans le vol. 2 des bio-indicatrices, p.114, il est question de la cardamine hérissée. D'autres cardamines sont décrites dans ce même volume ainsi que dans le volume 1.
Elle est décrite et bien identifiée dans Récolter les jeunes pousses ainsi que dans le Manifeste Gourmand.